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Le 2 septembre 1939, Jean Zay (1904-1944), ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts, démissionne: «Âgé de 35 ans, écrit-il au président du Conseil, je désire partager le sort de cette jeunesse française pour laquelle j'ai travaillé de mon mieux au gouvernement pendant 40 mois». Le 20 septembre, il est affecté au front de Lorraine, d'où, chaque jour et pendant plusieurs mois, il écrira longuement à Madeleine, sa femme. Avide de nouvelles des siens, il a lui-même à coeur de faire partager son quotidien, dont l'évocation, dans son détail, voire sa monotonie, brosse un tableau cruellement fidèle de cette drôle de guerre où l'élan patriotique est contraint de s'enliser dans l'inaction. À ce précieux témoignage, Jean Zay, avec son acuité teintée d'humour, mais aussi d'indignation, ajoute une analyse impitoyable de la mentalité et des errances d'une partie de l'État-Major et des politiques. Sa clairvoyance et son patriotisme inquiet se lisent plus ouvertement dans le discours, ici reproduit, qu'il prononça devant le Comité secret de la Chambre des députés, le 19 avril 1940.Jeté en prison par Vichy en 1940, Jean Zay poursuivra inlassablement son écriture quotidienne et sa réflexion politique dans Souvenirs et Solitude et ses autres Écrits de prison, jusqu'à son assassinat par la milice, le 20 juin 1944.
Jean Zay, ministre du Front populaire (1904-1944) a été emprisonné et assassiné par la milice. Il a durant toute sa courte vie écrit un grand nombre de lettres qui, au-delà de sa vie personnelle, sont de précieux témoignages de l'époque. Ses cendres seront transférées au Panthéon le 27 mai 2015.