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Voltaire passe aujourd'hui pour un défenseur des droits de l'homme et un héros du progrès judiciaire. Il doit cette réputation à des affaires exceptionnelles, rencontrées au soir de sa vie, dans lesquelles il s'est engagé pour des raisons idéologiques (la lutte contre l'intolérance religieuse) et où il a su déployer avec succès son génie de la communication.
Ces affaires lui ont permis de dessiner de lui-même une image pour la postérité : « Il me semble que j'ai combattu toute ma vie pour la vérité. Ma destinée serait-elle de n'être que l'avocat des causes perdues ? ». Autoportrait flatteur, certes, mais bien inexact, puisqu'il n'a commencé à s'intéresser à ces problèmes que tardivement, à l'âge de soixante-huit ans. Cette image flatteuse cache en outre une double imposture intellectuelle : celle de Voltaire lui-même, qui a présenté au fil de ses combats un tableau inexact de la justice pénale de son temps ; et celle de la postérité qui, par conformisme, a le plus souvent recopié et répété aveuglément les critiques du philosophe sans en vérifier la véracité, faisant ainsi passer l'arbre pour la forêt et nourrissant une légende noire encore trop vivace.
Benoît Garnot est professeur d'histoire moderne à l'université de Bourgogne. Il s'est spécialisé dans l'étude des archives judiciaires des XVIIe et XVIIIe siècles. Il a publié une vingtaine d'ouvrages et en a dirigé une quinzaine d'autres. Son dernier ouvrage, On n'est point pendu pour être amoureux, sur la liberté amoureuse au XVIII e siècle, est paru dans la même collection « Histoire et Société » cette année.
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